Les prestataires de
service d’investissement devront avoir mis en application la MiFID pour le 1er
novembre 2007. De facto,
les derniers mois, les dernières semaines ont permis à certains acteurs de
s’engager dans une réflexion de fond sur la Directive. Blog MiFID
Il ressort de nos échanges avec les entreprises d’investissement et les sociétés
de gestion que les enjeux de la
Directive dépassent largement l’aspect réglementaire, et
qu’ils sont perçus comme tels. Evidemment, la MiF ne peut pas être qu’un projet réglementaire.
C’est même avant tout un projet « business » puisqu’il touche le client et
l’ensemble de la chaîne de valeur des PSI. Il y a donc dans sa mise en œuvre des
opportunités à saisir en termes de conquête, de fidélisation de la clientèle et
de réduction des coûts.
Prenons par exemple, le cas de la Best Execution, l’un
des 3 piliers de la nouvelle Directive. Elle a d’ores et déjà permis à un acteur de rationaliser ses
échanges avec ses brokers, de séparer le recours aux différentes activités de
ces derniers en isolant la partie analyse et ainsi de réduire les coûts
d’exécution de façon substantielle.
D’autres axes de réflexion doivent
permettre de valoriser la MiF au-delà de son caractère réglementaire. Citons quelques pistes :
l’ouverture sur de nouveaux marchés (MTF, internalisateur systématique), la baisse
prévisible des coûts d’accès aux marchés, l’apparition de nouveaux services en
lien direct avec les exigences de la Directive, l’amélioration de la qualité de
service, le renforcement de la connaissance client et de son risque, la rationalisation
des organisations internes et des relations avec les prestataires.
Mais
attention, au-delà d’un exemple avéré et de quelques pistes de réflexion qui
confirment que la MiF peut être considérée comme une opportunité pour les acteurs les plus avancés,
il faut aussi penser que pour d’autres la Directive est peut-être une question stratégique
voire une question de survie.
La
Mif agit comme un véritable accélérateur en modifiant les
rapports de force entre les différents acteurs des marchés. Elle va du même
coup concentrer les positions des plus forts, faire apparaître de nouveaux
marchés et donc de nouveaux métiers, laisser à certains quelques niches mais
aussi probablement faire disparaître les plus faibles et les moins
concurrentiels.
Qui sont les acteurs les mieux armés face à ce changement ? La
réponse est complexe car elle dépend du positionnement stratégique de l’entreprise,
de ses métiers, de la nature de ses clients, de son organisation et des
investissements qu’elle a déjà consenti en matière de contrôle interne.
Des
actions déjà initiées par différents PSI nous laissent penser que les brokers
sont en première ligne. En effet, les sociétés de gestion vont rationaliser de
façon drastique le nombre de RTO avec lesquels elles travaillent. Par exemple,
après un processus de sélection organisé dans le cadre de la mise en place de
la best-execution, une société de gestion a retenu 5 brokers contre 20 auparavant.
Ceux qui resteront devront disposer d’une expertise forte ou de la capacité à
appréhender tous les types de marchés dans un rapport qualité/prix très
concurrentiel tout en garantissant des moyens de contrôle importants sur les
conditions d’exécution.
Pour autant, les sociétés de gestion sous mandat
devront définir puis appliquer des politiques de communication efficaces voir
novatrices sous peine de voir leurs clients se détourner d’elles si elles ne
sont pas en mesure de proposer un niveau de service et des produits
concurrentiels. Avec un certain sens de l’anticipation, certains acteurs
imaginent aujourd’hui de « marketer » les exigences de la MiF: les brokers en
valorisant leur processus de best-execution ou les sociétés de gestion en
développant un concept de « best-selection » vis-à-vis de leur
clients professionnels ou des contreparties éligibles …
La question ne peut
se limiter à la bonne compréhension de la Directive pour savoir si l’on est impacté et à
évaluer, article par article, dans quelle proportion. La MiF touche l’ensemble des
prestataires de services d’investissement parce qu’elle modifie profondément
les règles du jeu et donc la façon d’exercer son métier. C’est pourquoi, l’analyse
et la mise en oeuvre doivent être abordées dans une perspective stratégique dont
la finalité n’est plus seulement de satisfaire aux obligations réglementaires,
mais de renforcer sa compétitivité.
Blog MiFID tousurlamif